À Strasbourg, que l’on lève ou que l’on baisse les yeux… l’art est partout. Des sculptures médiévales de la cathédrale aux plus modernes collages, stickers, fresques sur les murs, panneaux de signalisation, passage piéton et autres supports urbains…
Ici les artistes s’expriment librement sur des supports parfois étonnants et affichent ainsi leur art en grand. Aujourd’hui, on vous présente peut-être l’un des plus représentés dans nos rues. Des jeux de lumière impressionnants, des couleurs chatoyantes, un trait précis et des messages remplis de bienveillance : bienvenue dans l’atelier de Stom 500.
Stom 500, c’est Thomas Locatelli, un jeune artiste-peintre de 36 ans, bourré de talent et surtout très habille de ses mains depuis son plus jeune âge. Né à Sondersdorf dans le Haut-Rhin, il a rapidement quittée sa commune natale pour venir étudier, ici, à Strasbourg.
Avec un BTS en Communication Visuelle et quelques heures d’apprentissage de logiciel de PAO, Thomas a compris très jeune qu’il aimait créer et dessiner. Graphiste, puis graffeur, pour devenir enfin artiste peintre, C’est aujourd’hui un homme aux multiples casquettes.
Ses références ? Le monde des cartoons et celui des animaux, l’humour bienveillant, mais aussi la peinture flamande dont les jeux de lumière le fascinent et l’inspirent.
Rapidement porté sur la bombe de peinture, à l’ancienne, Thomas intègre Downtown, un collectif d’artistes avec lequel il traverse l’Europe pour participer à des Jam : ces rassemblements organisés lors desquels des fresques sont construites à plusieurs mains, souvent sur des murs très larges.
Au fil des années, Thomas commence à se faire un nom dans le milieu, et même avec un court passif de vendal, pas assez long pour se considérer comme tel (même à l’époque), il change de vision et invente son propre style si représentatif. L’abeille devient son animal totem et le suivra partout, vraiment partout.
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De la rue aux expos, de la bombe au pinceau
Si Stom 500 aime l’odeur de la bombe dans les rues, ce qui l’attire par-dessus tout, c’est le détail, la précision et le message derrière l’art et la création, peu importe le support. Thomas est un ariste qui aime se diversifier en passant de bombe au pinceau, et même si l’échelle n’est plus du tout la même et que les premiers coups de mains sont hésitants, l’adaptation est réussie.
Du bateau-billetterie de Batorama, le Marne, peint à l’occasion d’Octobre Rose, aux fresques murales visibles aux quatre coins de la ville, Thomas peint aussi des toiles désormais, et bien sûr, le succès auprès du public est immédiat.
Des rues, aux galeries il n’y a qu’un pas. Afin de mettre en lumière son travail, Stom 500 propose ses premières expositions à la Popartiserie (un cocon alternatif, vivant et coloré ayant fermé ses portes en 2018), puis dans galerie parisienne, qui se révèle être un réel tremplin pour cet alsacien autodidacte..
Thomas multiplie alors les techniques et gagne en savoir-faire, il potasse ses sujets dans les détails et progresse rapidement. Alors employé chez Urban Painters (un shop graffiti en ligne qui regroupe tous les produits dédiés à la pratique) il est contacté par une galerie de Los Angeles pour organiser une exposition en solo, près d’une quinzaine de toiles lui sont demandé. Un réel challenge pour lui quand on sait que 5 jours sont nécessaires pour peindre une toile.
De Los Angeles à Tenerife, du Kosovo en passant par le Danemark, Stom 500 et son art s’exportent dans le monde entier, et plus le temps passe, plus Thomas devient précis. De murs en murs, de toiles en toiles, il explore des techniques, passe des heures dans les médiathèques, et traverse le globe pour peindre dedans, dehors. Un moyen pour lui de présenter et d’exposer ses créations uniques aux yeux de tous.
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Les détails s’affinent, les volumes se complexifient, les couleurs s’intensifient. Ses créatures, espiègles et fantastiques, prennent vie et deviennent de plus en plus attachantes.
Ses expériences au Mexique, aux Etats Unis ou en Europe, ses voyages et ses rencontres nourrissent son art, ils affinent ses techniques et assoient son statut d’artiste engagé.
Aujourd’hui, avoir traversé les Balkans et des dizaines de pays, après avoir peint une fresque dans une prison pour adolescents à Copenhague, Thomas Locatelli peint calmement dans son atelier Strasbourgeois, le Studio Kallax, un espace qu’il partage avec trois autres ami(e)s artistes.
En attendant son prochain voyage, il est fier de présenter prochainement une exposition à Mulhouse, tout proche son village natal. Un moment de calme avant une future aventure du bout du monde.
Auteur(e)s : Bastien Pietronave et Elise Thiele