Direction le village d’Offwiller au cœur du parc naturel régional des Vosges du Nord, pour vous proposer une dernière festivité de carnaval. Ici, la coutume de célébrer l’arrivée du printemps prend une autre dimension. Tous les 1er dimanche après mardi-gras, ou 1er dimanche du Carême, à la tombée de la nuit, dans une clairière aux abords du village, vous verrez voler des disques enflammés. C’est le Schieweschlawe.
Cette ancienne coutume restée vivante et authentique dans le village d’Offwiller consiste à lancer dans la nuit noire des disques enflammés qui forment des arabesques lumineuses. Elle se tient invariablement le 1er dimanche du Carême, appelé Carnaval des paysans. Il semblerait que cette tradition existait déjà à l’époque du Moyen-Age, mais le document le plus ancien relatif au Schieweschlawe date du 4 mars 1090 concernant une fête d’équinoxe de printemps lors de laquelle un disque enflammé a incendié un couvent à Lorsch, en Allemagne.
Si les origines de la tradition sont floues, la croyance est en revanche très claire : le disque symbolise le soleil et il s’agit de chasser l’hiver et son mauvais esprit et d’assurer la prospérité pour la nouvelle saison.
Cette cérémonie nécessite plusieurs semaines de préparatifs : les villageois ramassent du bois mort dans la forêt communale et le déposent au "Schiewebarri". Le bois servira à allumer un bûcher. Ils érigent également 7 grandes pierres plates dirigées vers la vallée et qui serviront de tremplins. Le menuisier du village prépare des disques en bois de 10 à 12 cm de diamètre et percés d’un trou de 1 cm.
Le jour venu, dès l’après-midi, le village s’anime, le Musée d’Arts et Traditions populaires propose des démonstrations de fabrication de disques et le grand bûcher est allumé. A la nuit tombée, les lanceurs enflamment l’un après l’autre leurs disques en bois installés au bout de bâtons de noisetier, ils les tournent au-dessus de leur tête, les frappent avec contre les pierres qui servent de tremplin pour les propulser dans la vallée. C’est là que la magie opère et que les arabesques lumineuses se forment dans le ciel sombre du village.