Octobre rose se poursuit avec ses nombreuses initiatives de sensibilisation au cancer du sein. La Strasbourgeoise, moment fort de la manifestation s’est déroulée le dimanche 3 octobre dans la joie et la bonne humeur.
Après deux cancers du sein, Muriel Schneider-Kern, marraine 2021 de la Strasbourgeoise nous livre son témoignage face à cette maladie qui touche actuellement une femme sur 8 en France.
Un parcours courageux
Sportive accomplie et préparatrice en pharmacie, Muriel Schneider-Kern profite aujourd’hui du moment présent, après un parcours semé d’embûches. En 2013, elle participe pour la première fois à la Strasbourgeoise, en hommage à sa mère décédée d’un cancer du sein à 47 ans. Peu de temps après, elle réalise une mammographie et apprend qu’elle est atteinte du même cancer, à 45 ans. « J’y étais allée sereinement, j’étais en pleine forme, je ne m’y attendais pas du tout. » Suite à ça, une mammectomie et survient une période de rémission. En 2014, elle s’inscrit dans un club sportif pour continuer la course à pied et oublie petit à petit la maladie.
Quelques années après, après une visite de contrôle en 2018, le couperet tombe : on lui annonce un cancer généralisé et des métastases à différents organes du corps. « J’étais choquée et c’était incompréhensible pour moi, j’étais en pleine santé. Je cours depuis toute petite, je m’étais même améliorée au niveau sportif, c’était vraiment l’année de mes records. »
Avec le soutien de son entourage, elle se ressaisit et commence à prendre plusieurs traitements : radiothérapie au cerveau, médicaments ciblés, hormonothérapie. En complément, elle se tourne vers un médecin spécialisé en aromathérapie qui lui prescrit des huiles essentielles adaptés, et fait régulièrement des séances d’acupuncture. « Un cancer, c’est multifactoriel, donc une rémission aussi », précise-t-elle, en insistant sur la nécessité de ne pas s’isoler. « Quand on apprend qu’on a une pathologie, on a tendance à se replier, rester enfermé chez soi et déprimer. Je ne voulais pas que ça m’arrive, j’ai fait des sorties, j’ai vu du monde et mon entourage était très présent pour moi. »
Soigner le corps, mais aussi le mental, avec des marches dans la forêt, des mantras positifs « pour éviter le plus possible les pensées négatives » et des séances avec une psychologue, ce qui lui a permis d’évacuer certaines choses « Des fois, on garde tout en nous, on refoule tout, et le corps l’imprime. Si on ne veut pas libérer ses émotions, le corps nous le montre ! »
L’année dernière, à 48 ans, elle subit une opération du cerveau pour retirer les derniers métastases et son état commence doucement à s’améliorer, même si la fatigue reste quotidienne.
« Je ne suis pas dans ma forme de 2018, mais c’est déjà bien mieux que l’année dernière. J’ai toujours été hyperactive et là, j’avais l’impression, avec les effets secondaires des traitements, comme les douleurs musculaires, qu’on m’avait mis des boulets aux pieds. »
En rémission depuis, son amour pour la course n’a jamais failli.
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Le sport, une arme pour la convalescence
Combative à toute épreuve, Muriel Schneider-Kern refuse de se laisser abattre, et continue, tout au long de la maladie de faire de l’activité physique, et d’être spectatrice puis participante de manifestations sportives. « J’avais envie d’être dans cette ambiance, dans le milieu des sportifs ! » Une femme qui n’a pas peur des challenges, puisque que peu de temps après son opération au cerveau, elle propose à son mari de faire le marathon de Berlin de l’année qui suit. La manifestation est annulée due au Covid, mais en 2021, elle participe à deux semi-marathons, celui de Berlin, et celui de Strasbourg. « J’étais fatiguée, mais je me suis dit que j’étais capable de le finir. Et j’en ai éprouvé une grande satisfaction, quand je cours, je me sens vivante, je ne me sens plus dans le monde des malades. »
Participer à la Strasbourgeoise cette année est un moment symbolique, non seulement en tant qu’individu, mais aussi en tant que marraine : « J’étais avec toutes les personnes qui m’ont soutenues lors de la maladie. Ça m’a vraiment remué, toute cette chaleur humaine, cette solidarité. Une femme sur 8 est concernée par la maladie, donc il y a toujours des femmes de l’entourage d’une personne concernée, ou des femmes qui sont là en hommage de quelqu’un. Ça apporte vraiment une chaleur, c’est très fort. Surtout quand on est marraine, il y a beaucoup d’amour et de bienveillance, c’était exceptionnel. »
Inscrite au club d’athlétisme FCJA de Bischwiller depuis 2014, Muriel Schneider-Kern souhaite véhiculer l’idée « qu’on peut être acteur de sa santé. Il y a bien sûr des facteurs qui ne sont pas de notre ressort, mais on peut agir à tous les niveaux, ou au moins essayer. » La Strasbourgeoise lui a permis de découvrir puis de combattre le cancer du sein : « Si j’ai accepté ce rôle de marraine de la Strasbourgeoise, c’est aussi parce qu’on nous dit de faire des dépistages réguliers à partir de 50 ans, mais toutes les personnes que je connais qui ont le cancer du sein ont moins de 50 ans. Je ne fume pas je ne bois pas, je fais de l’activité physique, ça peut arriver à n’importe qui ! » Octobre Rose permet ainsi de sensibiliser à la maladie et d’inciter, au moindre doute à se faire dépister, mais aussi à faire des contrôles réguliers chez la gynécologue, même chez les jeunes femmes.
Marraine au grand cœur, Muriel Schneider-Kern termine sur cette note positive : « Être marraine, c’est aussi montrer qu’il y a des personnes en rémission, surtout dans mon cas où j’ai eu un cancer au stade 4. Tout est possible, c’est ce que j’ai marqué sur le mur des témoignages à la Strasbourgeoise, il y a toujours un espoir. »
Retrouvez Muriel Schneider sur la Croisière Rose de Batorama, une croisière gratuite qui accueillera des professionnels de santé de l'ICANS et de la CRCDC pour informer et sensibiliser sur le cancer du sein.
- Quand ? - Le mardi 19 octobre à 18h30
- Où ? - Embarcadère Batorama, place du marché aux poissons
- Durée ? - 1h15
- Réservation
Lucie Bousquet
A propos de l'auteure
Formée à l’écriture et à la communication, Lucie a commencé dans les médias pour un magazine digital en Chine. Après quelques années dans la gestion de projets associatifs et artistiques, elle se lance en tant que rédactrice dans les domaines du tourisme et de la culture. En veille permanente sur l’actualité sociétale et culturelle, Lucie vit entre Strasbourg et Paris. Elle participe régulièrement à des projets collectifs autour de l’écriture et du numérique.