Ce lundi, au petit matin, la huitième édition du Longevity festival s’achevait après trois jours de fête, de musique, de danse et de spectacle son et lumière.
Grâce à leurs pas de danse et à leur énergie, des milliers de Strasbourgeois(es) et de curieux de toute la région sont venus aplatir l’herbe tout juste jaunie du Jardin des Deux-Rives. Après deux ans de Covid, personne n’y croyait, pourtant, ils ont dansé des heures durant dans une ambiance qui mêlait groove, techno, house ou encore funk ensoleillée. Le samedi, pendant un instant, voyant plus de 1700 personnes faire vibrer le sol tous ensemble sous un déluge de lumières, on a à nouveau pu ressentir l’esprit du festival, ce petit moment où tu te dis que la magie opère. Nous nous sommes glissés dans la peau d’un bénévole et nous vous dévoilons le festival vu de l’intérieur.
Le Longevity Festival, c’est ce fameux festoche qui clôt l’été strasbourgeois. Généralement en place le dernier week-end d’août, il rassemble celles et ceux qui souhaitent danser une dernière fois dans une ambiance de festival avant de dire au revoir à l’été. Cette année, l’engouement des festivaliers a été tel qu’il a même dépassé les attentes des organisateurs, puisque plus de 1500 billets ont été vendus alors que le festival n’avait pas commencé. Lors des deux week-ends « Off » avant le festival, des journées d’entraînement gratuites ont été organisées pour se chauffer les jambes en musique. Le public avait répondu plus que présent, et c’était un bon présage pour le festival. Les bénévoles ne s’attendaient pas à un tel succès.
[LIRE AUSSI >> STRASBOURG, CAPITALE DU ROYAUME DES LIVRES]
Une huitième édition qui renoue avec le public, et quel public…
Ce qui donne vie à un festival, quel qu’il soit, c’est son public, et pour cette huitième édition les festivaliers en voulaient. Dès le vendredi après-midi, alors que la météo faisait gronder le tonner et assombrissait le ciel, des centaines de festivaliers étaient présents devant le dancefloor pour une soirée placée sous le signe de la musique « expérimentale ». Un vrai pari pour les organisateurs, mais un pari réussi puisque l’ambiance était là, portée par l’énergie du public.
Le samedi, c’était carton plein. Dès 14h, la pelouse du jardin des deux rives se remplissait de festivaliers prêts à rester des heures sur place, une bière à la main. Certains jouaient au badminton ou s’essayaient à la Slack line, d’autres au volley ou s’engouffraient dans un labyrinthe magique construit par le collectif Mazestic…Il régnait une atmosphère bonne enfant qui présageait quelque chose de grand. Au fur et à mesure que la nuit s’assombrissait, le public s’est levé, tout le monde s’est rassemblé devant la scène et la magie a opéré. On pouvait voir une foule compacte qui balançait devant la scène, un objet d’art à elle seule (construite par Mix 314), sur lequel tous les yeux étaient figés. Grâce à un système son et lumière et à un mapping qui nous a transporté dans un autre univers, le public n’a formé qu’un. C’est à ce moment précis que les bénévoles se passaient le mot à l’oreille : « on l’a fait, on a réussi ».
[LIRE AUSSI >> FOIRE EUROPÉENNE DE STRASBOURG ÉDITION 2022 : RENOUVEAU, PARTAGE ET ÉMOTION]
Le dimanche, après une soirée qui a laissé des traces sur les organismes de chacun, il en fallait de la force pour revenir sur le site du festival. D’ailleurs, au vu de l’énergie déployée la veille, personne ne croyait vraiment au retour d’une foule compacte en ce dimanche ensoleillé. Pourtant, au fil des heures, les Strasbourgeois sont revenus, en famille, avec des groupes d’amis plus larges et ont recommencé à se trémousser, lentement mais sûrement. Le soir, après plusieurs heures de dandinage timide, comme poussés par une toute dernière énergie communicative, le public s’est à nouveau retrouvé. Mais cette fois-ci, portés par une musique mélangeant brillamment le funk, la disco, le groove, la house et la techno, les pas de danse se sont élargis, les danseurs et les danseuses ont ouvert leurs bras, et quelque chose de spécial s’est passé. La musique était excellente, les lumières dansaient dans les arbres, le ciel jaunissait de plaisir, les sourires étaient XXL, tout le monde savait que c’était la fin, mais bon dieu que c’était bon. C’était la fin de la huitième édition du Longevity, enfin, pas pour tout le monde…
Une édition marquée par des bénévoles et une équipe gonflée à bloc !
En tout, le Longevity, c’est près de 160 personnes qui travaillent sur le site, dont la très grande majorité bénévolement. Que ce soit à la sécurité, au son, à la lumière, à la régie, au pôle propreté, au montage, à l’entrée, et surtout derrière le bar, une armée de plusieurs dizaines de bénévoles en t-shirt blanc opérait, parfois discrètement, parfois un peu moins. Mobilisé durant les trois jours, principalement au bar, notre groupe d’amis/bénévoles a pris possession de cet immense bar de 27 mètres de long. En tout, 14 tireuses étaient branchées simultanément pour abreuver les milliers de festivaliers assoiffés. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il en fallait de l’énergie pour répondre en temps et en heure et hydrater tous ces gosiers. Pendant dix heures, non-stop, une vingtaine de bénévoles se relayait pour servir des milliers de pintes de bière, compter, recompter, débrancher et rebrancher les futs, mais aussi pour partager avec le public cette vibe plus que communicative. Et le pari, là aussi, a été réussi.
Mais, en dehors du bar, du site et de la scène, il s’en déroulait des choses à l’arrière, dans l’ombre de l’espace bénévole. Une fois le boulot de la journée terminé, les équipes se succédaient pour manger un bout, boire un coup et là commençait la seconde soirée, celle des bénévoles, qui durait parfois jusqu’au lendemain matin. S’il règne au Longevity une ambiance comme celle que nous avons vécu tous ensemble, si l’esprit de camaraderie, l’entraide et la bienveillance sont si présents, c’est aussi grâce à ces personnes de tous les horizons qui se sont retrouvés là pour défendre des valeurs communes. Celles de la fête libre bien sûr, mais aussi de l’entraide, du partage, de la découverte de l’autre. Mais on en a assez dit, on vous laisse avec quelques photos qui vaut mieux que mille mots ! À l’année prochaine !
Auteur et crédit photos : Bastien Pietronave