Installée depuis octobre 2019 dans la friche industrielle de la Coop au Port du Rhin, l’association Central Vapeur organise la 13 e édition de son festival éponyme jusqu’au 2 avril. Entretien avec Fabien Texier, directeur de cette association dédiée à la promotion de l’illustration.
L’association Central Vapeur existe depuis 2010. Pouvez-vous nous rappeler la démarche et la philosophie incarnées par votre équipe ?
Nous œuvrons pour une meilleure reconnaissance des illustrateurs.trices et du monde de l’illustration en générale. Il s’agit de promouvoir la structuration et la défense des arts graphiques en sachant que, pour nous, l’illustration comprend la bande dessinée, le dessin contemporain, la communication graphique, le découpage papier ou encore le montage photo. Nous regroupons des illustrateurs.trices, des graphistes, des éditeurs.trices, des bibliothécaires, des enseignant.e.s ou encore des étudiant.e.s. On organise différents évènements tels que le Festival Central Vapeur en mars et le Festival Design Graphique en octobre, ainsi que Les 24h de l’illustration quand on obtient les financements. Nous avons plus de 200 adhérents et une quarantaine de bénévoles actifs, ainsi que 5 salariés.
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Le thème des 8e Rencontres de l'illustration qui encadre votre festival est "Femmes, identités, visibilités". Vous avez choisi le terme "Visibles" comme fil rouge collectif. Pour quelles raisons ?
Cela fait des années que l’on réclame une mise en avant plus importante des femmes. C’est pourquoi notre exposition emblématique à la Menuiserie Coop associe l'artiste belge Dominique Goblet et la performeuse strasbourgeoise Nygel Panasco, que l'on connaît aussi sous ce nom pour ses concerts en solo. Chaque année, un·e illustrateur.ice confirmé·e dialogue à distance et en image avec un·e jeune talent de la région de Strasbourg. Cette année, les gris crayonnés de Nygel Panasco répondront aux gouaches de Dominique Goblet.
Après la parade des Micronations du 16 mars, expos, ateliers, rencontres vont s’enchaîner jusqu’au 2 avril. La programmation est dense, à commencer par la Battlestar de dessin ce vendredi 17 mars…
Oui ce sera au cinéma Star Saint-Exupéry où deux équipes de quatre illustrateurs s’affronteront avec une vingtaine de défis de moins de trois minutes et le public comme seul juge. Il y aura bien sûr le salon des indépendants au Garage Coop les 25 et 26 mars, avec albums jeunesse, dessins abstraits, affiches sérigraphiées, etc. Le 24 mars, une rencontre avec Dominique Goblet et Nygel Panasco aura lieu pour le vernissage du Dialogue de dessins à la Menuiserie, ainsi qu’un concert de Nygel à la Basse-Cour des Miracles. On essaie chaque année de programmer des choses singulières qui nous démarquent, comme l’exposition d’affiches sur le quai des Bateliers qui met en scène des personnages au genre souvent indéfini de la bande dessinée, mais aussi plein d’autres événements dans divers lieux tels que Les Machines de Rémi du 19 au 25 mars où des petits théâtres mécaniques forment une fête foraine miniature, à la fois poétique et satirique. Cette année, on organise par ailleurs pour la première fois le Love Boat le 24 mars, des rencontres entre des illustrateur.ices, des éditeur.ices et des directeur.ices artistiques à bord d’un bateau. Pour l’année prochaine, on se dit pourquoi pas le faire avec Batorama !
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Quel est votre regard sur le dynamisme actuel de Strasbourg en termes d’événements culturels ?
On sent que ça se développe et c’est bon signe. La ville est en train de changer de taille. On voit de nombreux événements, notamment dans les zones périphériques, du Port du Rhin à la Meinau en passant par Koenigshoffen. Le fait que la ville se revivifie sur l’ensemble de son territoire, c’est chouette. Il y a des renaissances, telles que la prochaine réouverture du cinéma municipal. Beaucoup de tiers lieux se développent, mais il faut rester attentif à ce que ces lieux intègrent aussi les habitants. De notre côté, le festival ne cesse de se développer. Nous sommes en phase d’expansion et nous sommes très heureux du soutien de la ville. Depuis 2016, nous partageons un temps commun de programmation avec les médiathèques et les musées de la ville, la HEAR et d’autres partenaires comme la Bnu et le 5 e Lieu. Nous aimerions malgré tout être davantage mis en avant en chapotant davantage Les Rencontres de l’Illustration car la programmation n’est pas très lisible pour le grand public. On estime que nous sommes les mieux placés pour ça étant donné notre historique sur la ville.
Plus d’infos ?
https://centralvapeur.org/
Télécharger le programme ici.
Recueilli par Florian Dacheux
A propos de l'auteur
Trentenaire basé en banlieue parisienne, Florian navigue dans le monde des médias depuis 2005. Des bases du métier appris en presse quotidienne régionale à Avignon, il a connu une expérience de correspondant à Barcelone, le reportage en radio depuis Marseille, ou encore l’édition numérique dans diverses rédactions parisiennes. Freelance depuis 2015 en tant que reporter et rédacteur pour la presse magazine et digitale, il réalise différents types de sujets de société. Florian anime également des ateliers d’écriture et pratique la photographie.