« Le Renard et L’Enfant » proposé par No Limit Orchestra a émerveillé le parc de la citadelle à l’occasion du Cinéma Plein Air de Strasbourg
Nous ne pensions pas qu’il suffirait d’un bon film, de quelques Bretzels salés et d'une musique qui enchante les esprits, pour savourer cette longue nuit d’été, allongés à même la pelouse du parc de la citadelle, à la merci des arthropodes qui semblaient autant que nous, apprécier cet instant de détente qui défiait le temps, l’espace et les éléments.
Dans un élan de résistance face à la morosité qui s’empare de nos chaînes d’information, Strasbourg est résolument engagée dans une mouvance artistique et culturelle, dynamique et très actuelle. Tout en se montrant responsable, l’Eurométropole enchaîne les programmes d’été sous le signe de l’accessibilité pour toutes et tous, dans notre diversité et pluralisme ; et c’est dans cette lancée que la ville a organisé des projections et animations pour petits et grands à l’occasion du « cinéma plein air ».
Vendredi 23 juillet, c’est au parc de la citadelle qu’eût lieu la projection du film « Le Renard et l’enfant » en présence des membres du NO LIMIT ORCHESTRA, venus quelques heures plus tôt, animer des ateliers sonores où les enfants ont pu découvrir des instruments de musique en compagnie d’une équipe de professionnels, avant d’assister à la diffusion du long métrage réalisé par Luc JACQUET.
Frédéric DURRMANN est directeur artistique et fondateur de NO LIMIT ORCHESTRA -qui existe depuis 2018- et témoigne d’un talent et d’une créativité hors du commun. Nous souhaitions connaître les motivations de cette formation « Geek and Proud » aux multiples approches techniques !
Comment l’idée de proposer la projection de « Le Renard et l’Enfant » vous a-t-elle séduit ?
« L’envie de projeter ce film est venue du partenariat qu’a noué NO LIMIT ORCHESTRA et David REYES. Il s’agit d’un compositeur de musique de film ayant reçu plusieurs premiers prix dans sa catégorie et c’est lui qui a composé la musique du « Renard et l’enfant ». On s’était rencontrés il y a deux ans dans le cadre d’un concert que j’avais organisé et un feeling s’est immédiatement installé. Depuis, nous avons commencé à collaborer puis de fil en aiguille, dans le cadre d’un appel à manifestations qui a été lancé par la ville de Strasbourg afin de proposer des projets en termes de « cinéma en plein air » on s’est lancé dans l’évaluation d’une panoplie d’idées...
Comme NO LIMIT ORCHESTRA défend profondément le rapport entre la musique et l’image, notamment en musique de films et de jeux vidéo qui comptent des chefs d’œuvres en termes de qualité et de recherche, on voulait axer notre projet là-dessus ! »
Vous avez réussi à rassembler à la fois, concerts, ateliers et projection d’un film d’auteur. Cette richesse de propositions était-elle évidente au départ ?
« Nous avons programmé NO LIMIT ORCHESTRA en première partie, avec des créations de David REYES qu’il avait composé pour nous lors de nos différentes collaborations ; les ateliers de réalité virtuelle et de gravure aussi étaient programmés en première partie, puis la deuxième partie a été consacrée à la projection de « Le Renard et L’Enfant ». Ce choix était presque évident, tout d’abord parce que j’aime beaucoup ce film qui m’avait marqué, par ses anecdotes et toutes les émotions qui en découlaient. En effet, chaque image est d’une beauté transcendante où la nature est magnifiée. Et puis, le fait d’avoir rencontré le compositeur a enrichi mes connaissances à ce sujet, alors tout s’est enchaîné de manière naturelle.
© Patrice OSTER – NLO
© Patrice OSTER – NLO
Donc nous sommes intervenus en tant qu’orchestre en donnant des concerts, ainsi que des ateliers -découverte des techniques du monde culturel « Geek ». C’était une ambiance sympathique où les gens, venus passer un moment avec nous dans un cadre agréable et sans contraintes, semblaient réellement apprécier l’expérience et vouloir la prolonger.
Il y eût une bonne affluence et nous avons eu droit à un public incroyable de par sa bienveillance et sa sensibilisation. Pour l’anecdote, les participants ont été respectueux de l’ambiance et de l’espace. Les gens ont dû placer leurs chaises eux-mêmes et ont rangé avant leur départ afin de gêner le moins possible les autres participants. C’était vraiment agréable de vivre un tel moment de bienveillance. »
C’est réjouissant de savoir que la projection s’est bien déroulée pour vous. Cela présage-t-il une prochaine participation à l’édition 2022 du « cinéma plein air » à Strasbourg ?
On devra repasser par l’appel à manifestation d’intérêt de la ville pour postuler l’année prochaine, mais l’expérience fut positive et nous avons déjà pas mal d’idées en tête si nous devions la réitérer ! (rire)
Par ailleurs, avec David REYES nous sommes de plus en plus intégrés dans le monde du cinéma grâce aux rencontres qu’on fait à chaque fois qu’on est invités à un festival de cinéma ou à un évènement musical. On pourrait imaginer faire venir ou intervenir des professionnels du domaine de la production cinématographique. On pourrait aussi envisager de proposer des BO de films que nous avons composé, mais ce qu’on défend aussi c’est la musique de jeux vidéo, qui représente notre créneau de base puisqu’on propose des activités dans les écoles afin de permettre aux enfants de créer leurs propres jeux vidéo et leurs propres BO de films. On essaie de rappeler qu’il y a des compétences méconnues dans ces domaines, qu’il suffirait de commencer à proposer et à faire découvrir.
Les ateliers qu’on a animé lors de cet évènement ont si bien marché qu’on a produit 180 petites mosaïques pour les enfants. Ils sont tous repartis avec leurs créations et c’est ça aussi qu’on souhaitait partager avec les habitants de la ville de Strasbourg : des émotions et des souvenirs.
Cinéma d’auteur, musiques de films et de jeux vidéo… Peut-on dire que NO LIMIT ORCHESTRA s’identifie dans les arts visuels indépendants ?
« Ce qu’on veut défendre en effet, c’est la recherche et la création, que ce soit en termes de jeux vidéo indépendants ou de films indépendants. Qui dit films indépendants, dit certainement « courts-métrages » aussi.
Pour l’anecdote, le film « TRACES » qui fut primé aux nations unies et réalisé par Sébastien PINS -un réalisateur belge dont les films traitent essentiellement de thématiques écologiques et éthiques- représente parfaitement le type de production que je voudrais proposer à la programmation de « Cinéma plein air ». Ces films indépendants sont de petites productions qui n’ont pas d’industries énormes derrière ni une grande visibilité, alors qu’ils excellent souvent dans leur domaine et gagnent des prix dans le monde entier… C’est pour ça que j’ai vraiment envie que l’on puisse voir des courts métrages l’année prochaine, lors d’une sorte de soirée dédiée par exemple… L’idée ultime serait de proposer des ciné-concerts sur ces films courts, afin d’offrir au public l’occasion de découvrir un cinéma totalement différent et original. Cela permettrait de démocratiser ce genre de production en la rendant accessible à tous. Pour ce faire, quoi de mieux qu’un évènement culturel comme celui-ci ? ».
Retrouvez toute la programmation du cinéma plein air de Strasbourg cet été
Auteure : Hanane Geyer
A propos de l'auteure
Rédactrice et réalisatrice multimédias, Hanane a travaillé au Pays basque français, en Italie et au Maroc, avant de s’installer en Alsace, captivée par la beauté et la richesse de notre région.
Avec un double cursus médiation linguistique interculturelle à Sciences Po. à Milan précédée par une prépa à l’ENSBA de Montpellier, elle maîtrise 5 langues à l’écrit comme à l’oral et pratique l’illustration digitale à main levée. Hanane intervient auprès des établissements scolaires du deuxième cycle, mettant en place des projets d’éducation à la déontologie des médias et à l’utilisation responsable des réseaux sociaux.