Du 17 mars au 3 septembre, la célèbre dessinatrice de bande dessinée est au centre d’une exposition intitulée "Catherine Meurisse. Une place à soi", visible au musée Tomi Ungerer - Centre international de l’illustration de Strasbourg.
C’est l’exposition phare des Rencontres de l’Illustration qui agitent en ce moment même les quatre coins de Strasbourg. Et ça tombe bien puisque "Catherine Meurisse. Une place à soi" sera visible au musée Tomi Ungerer-Centre international de l’illustration jusqu’au 3 septembre ! De quoi avoir le temps de s’y plonger.
Pourquoi en parle-t-on ? Tout simplement parce que cette exposition est en lien direct avec la thématique prônée cette année sur la visibilité des femmes dans l’illustration. En mettant Catherine Meurisse à l’honneur, le Musée Tomi Ungerer offre l’occasion au public d’aborder sa place dans un milieu masculin, et ce dans le monde de l’art en général. Clin d’œil à l’ouvrage de Virginia Woolf, le titre de l’exposition n’a pas non plus été choisi au hasard. « Elle a su se faire une place dans le monde de l’illustration et de l’art, en remportant un certain nombre de prix, explique Morgane Magnin, assistante de conservation au Musée Tomi Ungerer. Elle représente aujourd’hui une figure de proue pour beaucoup de femmes. C’est pourquoi on a choisi ce titre métaphorique autour de la place qu’elle a su prendre dans un milieu encore dominé par les hommes. »
Une artiste protéiforme
Elue première femme dessinatrice de bande dessinée à l’académie des Beaux-Arts en 2020, Catherine Meurisse ne peut plus vraiment se cacher. « Cette distinction envoie un message très positif, poursuit Morgane Magnin. Cela a permis de faire entrer la bande dessinée sous le giron de l’académie des Beaux-Arts. On parle de la BD comme le neuvième art mais elle n’avait jusqu’ici pas sa place sous la coupole. Au départ, Catherine Meurisse devait rejoindre la section peinture, mais le dessin n’est pas de la peinture. Elle a finalement rejoint la section gravure et dessin en novembre 2022 au côté de Erik Desmazières, Astrid de La Forest, Pierre Collin et Emmanuel Guibert. »
S’immerger dans l’univers de Catherine Meurisse, c’est aussi faire face à une artiste protéiforme, à la fois autrice, caricaturiste, dessinatrice de presse et d’albums pour la jeunesse, autrice de bandes dessinées, ou encore reporter. Inspirée par les œuvres et univers croisés de Delacroix, Doré, Rabelais, Stravinsky ou Bernstein, elle n’a jamais caché son goût pour ce que raconte la nature. Dans La Jeune Femme et la Mer, Catherine Meurisse interroge par exemple la place de l'humain au sein de cette nature et raconte comment l’art permet de saisir les paysages qui disparaissent.
« Elle a plein de cordes à son arc, confirme Morgane Magnin. Elle travaille beaucoup autour du sens de la vie dans l’art et la littérature. Son inspiration l’a mené des salles du Louvre jusqu’au Japon. On y retrouve son goût pour la nature. Mais selon moi, je pense que c’est l’humour qui la caractérise le plus. On retrouve cette pointe d’humour dans presque tous ses dessins, que ce soit dans le dessin de presse, les illustrations des Fables de La Fontaine qui sont très belles, de très beaux dessins à l’encre, je pense notamment à Le lion et le moucheron où l’on voit un lion faire tout un tas de cabrioles. En tant qu’ancienne étudiante en lettres, elle a toujours adoré se moquer de ses écrivains et philosophes préférés. »
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Meurisse et La Fontaine…
Ce sont donc toutes ces facettes comme les différentes techniques employées, du crayon à la planche de couleurs en passant par le dessin à l’encre noir, que le Musée Tomi Ungerer met en avant jusqu’en septembre. L’occasion de faire ou refaire connaissance avec une immense artiste, première femme à intégrer l’équipe du journal satirique Charlie Hebdo. « Le vernissage, qui a eu lieu sous la forme d’une rencontre à deux voix, a eu un énorme succès, se réjouit Morgane Magnin. Pour l’heure, nous avons de très bons retours des visiteurs qui sont ravis de découvrir les dessins qui fourmillent de tout un tas de détails. D’autant plus que l’on y retrouve les dessins inédits, jamais exposés, qui illustrent la récente édition des Fables de la Fontaine. »
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En parallèle, les visiteurs les plus curieux pourront s’inscrire à des temps forts spécifiques, à commencer par l’atelier d’illustration "Plutôt corbeau ou renard" programmé l’après-midi du vendredi 28 avril. Sans oublier les rendez-vous du jardin du musée avec "Giatoku Végétal" du dimanche 4 juin autour de la représentation de la nature japonaise, si chère à Meurisse.
INFOS PRATIQUES :
https://www.musees.strasbourg.eu/
Programmation en cours de visites et d’ateliers pour l’été 2023.
Auteur : Florian Dacheux
A propos de l'auteur
Trentenaire basé en banlieue parisienne, Florian navigue dans le monde des médias depuis 2005. Des bases du métier appris en presse quotidienne régionale à Avignon, il a connu une expérience de correspondant à Barcelone, le reportage en radio depuis Marseille, ou encore l’édition numérique dans diverses rédactions parisiennes. Freelance depuis 2015 en tant que reporter et rédacteur pour la presse magazine et digitale, il réalise différents types de sujets de société. Florian anime également des ateliers d’écriture et pratique la photographie.