Un partenariat signé entre la région Grand Est et Voies navigables de France va permettre le développement du tourisme fluvial. Quatre sites sont concernés : le canal des Ardennes, le canal de la Meuse, le canal des Vosges et le canal du Rhône au Rhin branche sud.
C’est en présence de Jean-Baptiste Djebbari, ministre chargé des transports, que Jean Rottner, président de la Région Grand Est et Thierry Guimbaud, directeur général de Voies navigables de France (VNF) ont signé le 24 février 2022 un partenariat pour revitaliser les petits canaux du Grand Est. L’objectif majeur étant de développer le potentiel fluvestre des canaux, sur et au bord de l’eau.
Les quatre sites concernés sont le canal des Ardennes, le canal de la Meuse, le canal des Vosges et le canal du Rhône au Rhin branche sud. Quatre itinéraires qui, depuis la désindustrialisation, ont perdu une grosse partie de leur trafic.
« Des pépites pour le territoire »
Pour la deuxième région fluviale du pays, cette nouvelle étape s’inscrit pleinement dans le Contrat d’Objectifs et de Performance 2020-2029 signé entre VNF et l’État au printemps 2021 dont un des axes majeurs est de construire une solution fluviale adaptée à chaque territoire, en renforçant les liens et les échanges avec les collectivités et acteurs économiques locaux.
« C’est une très bonne nouvelle, se félicite le sénateur de la Meuse Franck Menonville. Il faut rappeler que c’est la conséquence de plusieurs années de désengagement en matière d’entretiens et d’assèchement de la navigation. Des élus riverains nous alertent depuis longtemps sur la dégradation des canaux. Il est plus que jamais temps de travailler ensemble autour de ces tronçons qui constituent des pépites pour les territoires. »
Dans cette idée de co-construction d’une stratégie touristique partagé, près de 22 millions d’euros vont être débloqués sur dix ans, dont 50% par la région, 20% par VNF et 30% par les collectivités territoriales concernées. Sans parler des nombreux autres partenaires locaux répartis autour des quatre canaux qui devraient porter l’enveloppe investie à plus de 100 millions d’euros. « Le fluvial n’est rien sans le territoire », a rappelé Thierry Guimbaud, le directeur général de VNF dont l’offre s’appuiera notamment sur des niveaux de service augmentés (maintenance renforcée, capacité de navigation accrue).
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Bâtir une offre globale attractive
Une place particulière sera accordée aux projets liés au tourisme vert et aux mobilités douces, deux enjeux de la transition écologique en cours si bien incarnés par le monde fluvial. Une synergie des acteurs sera notamment développée autour de la véloroute l’EuroVélo 6, un pourvoyeur naturel d'attractivité touristique qui longe le canal sur 45 kilomètres entre Mulhouse et Belfort.
« Il est hors de question qu’on mette de l’argent dans des infrastructures s’il n’y a pas un projet de territoire, insiste le sénateur Franck Menonville. Il faut faire en sorte de combiner l’existant avec de nouvelles offres culturelles et sportives, la mise en avant du patrimoine et des métiers d’art, de l’hébergement pour les touristes, de la location de bateaux à faible emprunte carbone, de nouvelles mobilités entre les haltes fluviales. »
Destinés à accroître de manière globale le potentiel touristique des territoires autour des canaux, ces partenariats visent ainsi à bâtir une offre globale attractive. Outre le développement d’une économie plus verte et durable, c’est aussi un moyen pour maintenir et créer de l’emploi, tout en accroissant la visibilité des villes escales.
Le canal des Vosges, avec la Communauté d’Agglomération d’Epinal pour chef de file, sera le premier concerné par ces orientations dès le moi de mai. Suivront le canal des Ardennes avec le Département des Ardennes, le canal de la Meuse avec le Département de la Meuse, et le canal du Rhône au Rhin branche Sud avec Mulhouse Alsace Agglomération.
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4 axes stratégiques identifiés :
- Poursuivre le maintien en l’état et la modernisation de l’infrastructure fluviale, constituer des itinéraires cyclables pour homogénéiser les conditions d’accueil.
- Améliorer l’offre de services en élargissant les horaires de navigation ou en améliorant la capacité à recevoir des bateaux promenade ou des péniches hôtels ou des bateaux de commerce. Développer une offre fluvestre diversifiée, spécifique par itinéraire (lien canal / voie verte).
- Améliorer le rayonnement européen de l’offre fluviale fluvestre (promotion avec l’Agence Régionale de Tourisme Grand Est), en suscitant chez les partenaires locaux le développement d’animations culturelles et sportives, et en suivant la coopération transfrontalière spécifique sur 2 ou 3 voies d’eau.
- Mettre en œuvre une gouvernance par voie d’eau, en suivant l’observation du tourisme fluvial et fluvestre des canaux (dans le cadre des missions de l’Observatoire Régional du Grand Est), en créant une instance de pilotage, et en travaillant en commun avec les comités d’itinéraires cyclables existants.
Auteur : Florian Dacheux
A propos de l'auteur
Trentenaire basé en banlieue parisienne, Florian navigue dans le monde des médias depuis 2005. Des bases du métier appris en presse quotidienne régionale à Avignon, il a connu une expérience de correspondant à Barcelone, le reportage en radio depuis Marseille, ou encore l’édition numérique dans diverses rédactions parisiennes. Freelance depuis 2015 en tant que reporter et rédacteur pour la presse magazine et digitale, il réalise différents types de sujets de société. Florian anime également des ateliers d’écriture et pratique la photographie.