Basée dans le Var, l’entreprise Transmetal Industrie puise son savoir-faire dans la construction navale et la soudure aluminium. Des compétences aujourd’hui intégrées dans la conception et la réalisation de navires écologiques : hybrides ou entièrement électriques. A l’instar du futur bateau électrique à passagers pour la flotte de Batorama.
Chez les De Rovere, voici trois générations que l’on construit des bateaux. Depuis 2002 et le rachat de Transmetal Industrie, c’est Frédéric De Rovere qui perpétue la tradition familiale du côté de Saint-Mandrier-sur-Mer dans le Var.
Chantier de construction et de réparation navale positionné sur le marché des navires de servitude jusqu'à 35 m, Transmetal Industrie a pour cœur de métier le travail de l'aluminium et la construction composite. Pour ce faire, l’entreprise peut compter sur une équipe de 22 techniciens qualifiés, du chaudronnier au soudeur en passant par le tôlier et le charpentier. Sans oublier ses collaborations avec un tissu d’architectes et designers de renom pour des réalisations design et fonctionnelles.
Au-delà de cette polyvalence qui a permis à l’entreprise d'acquérir la confiance de clients prestigieux et exigeants tels que la SNSM, Transmetal cultive un réel savoir-faire dans la conception et la réalisation de navires hybrides. Une qualification recherchée à l’heure des exigences élevées en termes de transition écologique.
Constructeur de navire : un métier en pleine évolution
Impliquée dans des solutions innovantes en matière de mobilité maritime, Transmetal Industrie s’est notamment illustrée en construisant en 2013 deux premiers éco-bateaux bus hybrides du réseau Mistral de la RMTT à Toulon.
« Le fait d’être lauréat de l’appel à projet de la métropole de Toulon sur des navettes hybrides nous a permis de faire un saut technologique, confie le directeur Frédéric De Rovere. Nous avons noué des partenariats avec des spécialistes de la propulsion électrique et des batteries lithium. On a notamment collaboré avec Alternatives Energies pour répondre à un cahier des charges assez élevé. Nous avons été l’un des premiers chantiers à réussir un bateau de 21 mètres avec une si grande puissance embarquée et une capacité non négligeable de lithium. »
En s’intégrant de plus en plus dans une démarche territoriale et régionale auprès d’autres acteurs de la filière mobilité verte, Transmetal se prépare ainsi sereinement aux évolutions du métier de constructeur de navire de transport à faible émission de Co². C’est dans ce sens que l’entreprise varoise s’efforce aujourd’hui d’acquérir la maitrise de l’intégration des futures piles à hydrogène à bord des bateaux.
« Aujourd’hui, les coûts d’acquisition pour de l’hybride restent très élevés, il faut un système de permutation d’un mode à l’autre, des automates à bord, etc., poursuit Frédéric De Rovere. Pour notre clientèle qui souhaite des vitesses d’exploitation supérieures à 8 nœuds, il faut toujours trouver un équilibre. Le lancement des bateaux électriques s’observe surtout sur les voies d’eau intérieures, là où les vitesses sont moindres. Pour l’hydrogène, il y a une prise de conscience autour des solutions pour améliorer l’autonomie et la distance franchissable. Mais la filière d’approvisionnement en hydrogène n’est pas encore opérationnelle. On sait intégrer des piles à combustible mais la technologie n’est pas là. Nous sommes également concurrencés par les pays étrangers aux taux de main d’œuvre plus bas. On se positionne actuellement sur des produits à forte valeur ajoutée. »
Un bateau 100% électrique à haut de niveau services pour fin 2022
Dans ce marché concurrentiel en plein rodage, Transmetal réussit pourtant à tirer son épingle du jeu. Comme le prouve sa signature l’été dernier avec Batorama pour la construction du projet Caravelle, un bateau 100% électrique à passagers. Composé d'une coque aluminium de 25 m de long et 5 m de large, le bateau sera pourvu d'une verrière en partie ouvrante. Climatisé et chauffé, il disposera d'une autonomie de 16h sur un ensemble de batteries lithium.
« Nous sommes très heureux de mener ce projet prestigieux dont les études ont démarré en 2016, précise Frédéric De Rovere. Il s’agit d’un bateau novateur qui disposera d’une expérience multimédia très élaborée. Aujourd’hui, nous en sommes toujours à la phase de préparation du chantier et on mesure à quel point ce projet est pointu. La livraison est prévue pour fin 2022. On a conscience que ce sera une formidable vitrine de notre savoir-faire pour la suite. »
Ainsi acteur des évolutions des navires en lien avec le respect de l’environnement maritime, Transmetal n’en oublie pas pour autant de former des jeunes. Pour mener à bien ses nombreux projets, l’entreprise n’hésite pas à faire appel à des apprentis ingénieurs en alternance issus des écoles spécialisées telles que SeaTech. Tel est le quotidien d’une entreprise bien décidée à faire émerger une filière compétente et pleinement engagée dans la transition écologique. Pour des bateaux zéro émission et à haut niveau de services.
Florian Dacheux
A propos de l'auteur
Trentenaire basé en banlieue parisienne, Florian navigue dans le monde des médias depuis 2005. Des bases du métier appris en presse quotidienne régionale à Avignon, il a connu une expérience de correspondant à Barcelone, le reportage en radio depuis Marseille, ou encore l’édition numérique dans diverses rédactions parisiennes. Freelance depuis 2015 en tant que reporter et rédacteur pour la presse magazine et digitale, il réalise différents types de sujets de société. Florian anime également des ateliers d’écriture et pratique la photographie.