Plongez dans l’univers des Wehrling, une poterie située à Soufflenheim et spécialisée dans la fabrication artisanale de terrines, moules, assiettes, bols, tasses et objets décoratifs.
Saviez-vous que Soufflenheim est l’un des villages de France les plus connues pour la poterie traditionnelle ? Il se trouve que le sol argileux que l’on trouve dans le Nord de l’Alsace est la matière première idéale pour se lancer dans la poterie ! C’est en tout cas une activité qui remonte au 12e siècle, lorsque l’Empereur Frédéric Barberousse aurait donné aux potiers le droit d’extraire l’argile du sous-sol de la forêt de Haguenau…
C’est réellement depuis le 19e siècle que Soufflenheim, au même titre que sa voisine Betschdorf, concentre une importante activité de potiers qui n’ont jamais cessé de transmettre des gestes ancestraux et un authentique savoir-faire. Entretien avec la poterie Wehrling, qui n’a cessé de bousculer la tradition. Nous sommes en 1980 quand Gérard et Marie-Antoinette Wehrling créent leur propre entreprise, en développant notamment de belles collections de moules à gâteaux.
« Nous sommes l’une des familles les plus récentes dans le métier, témoigne leur fille Peggy qui a repris le flambeau au début des années 2000. Mon père connaissait tout du métier. Mais nous ne faisons pas partie d’une dynastie de potier, c’est sans doute ce qui nous permet de bousculer plus facilement la tradition. Pour ma part, j’ai grandi dans les ateliers. Je baigne dedans depuis que je suis toute petite. »
La technique de la poterie vernissée
Aux commandes depuis que Gérard a pris sa retraite en 2002, Peggy prend plaisir à revisiter l’art populaire alsacien. Ici pas de poterie en grès au sel. Produites à base de terre cuite, ces poteries dites vernissées servent notamment à la cuisson des aliments.
« C’est une faïence destinée à l'usage du quotidien culinaire et décoratif, poursuit Peggy. La pièce est brièvement plongée dans un bain d'émail, alors que, dans un grès, l’email se fait pendant la cuisson. La technique de la terre vernissée permet des créations à l’infini. Le pot reste poreux, c’est ce qui fait que l’on peut cuisiner dedans. On cuit à basse température, on décore à la main, etc. Cela se prête à toutes sortes de formes pratiques. »
Installée rue de Haguenau, Peggy ouvre son cocon aux visiteurs trois fois par semaine. Le reste du temps, elle reste plongée les mains dans l’argile. « C’est une matière très agréable à travailler, une sensation qui devient presque addictive, décrit Peggy. Parfois, après de longues pauses, ça me manque très vite. J’aime cette liberté de pouvoir réaliser des pièces et les vendre ensuite. Et puis ce métier a une vraie histoire avec l’Alsace. Je suis libre de réaliser des pièces uniques qui sortent de l’ordinaire. Si les clients suivent derrière, c’est ma récompense. »
Terrines à baeckeoffe et moules à kougelhopf
Connue pour ses terrines à baeckeoffe et ses moules à kougelhopf, la poterie Wehrling développe en parallèle des formes, des couleurs et des motifs nouveaux adaptés aux intérieurs d’aujourd’hui. Chez Peggy, chaque vaisselle vous racontera une histoire. Vous y dénicherez des terrines à potée de forme ancienne, des moules à gâteaux spécifiques aux saisons et autres fêtes annuelles, des têtes de mort en moule à kougelhopf, ou encore des mugs aux couleurs pimpantes.
« Etant donné que je suis dans un petit atelier, je travaille seule. Tout est fait main. Je réalise des petites quantités. Si bien que chaque pièce est unique. C’est ce que les gens cherchent le plus souvent. J’ai toute une déclinaison de différents moules. Les objets de décoration sont venus bien plus tard. On opte pour des décors à base de fleurs, de cœurs, de personnages, de messages écrits. Cela vient en complément de la vaisselle pour cuisiner, pour assortir le tout. Les clients aiment aussi beaucoup les jolis motifs à pois. »
Il faut dire que la poterie Wehrling est un lieu idéal pour trouver de beaux cadeaux à offrir. En ce mois de janvier, à l’occasion de l’Epiphanie et de la fête des Rois, Peggy s’attachera à mettre en avant la fleur de lys sur ses poteries. A la Saint-Valentin, les cœurs seront à l’honneur, avant que des moules à agneau pascal remplissent son atelier pour Pâques.
Stages d’initiation à la poterie
Au-delà de son atelier-boutique, on peut retrouver ses terrines, moules, assiettes, bols, tasses, saladiers et autres objets décoratifs sur sa boutique en ligne. Alors qu’elle ne propose pas de visite libre ni de visites guidées, Peggy préfère se concentrer sur l’animation de stages d’initiation à la poterie, accessibles dès l’âge de 11 ans. Les dates des stages seront visibles d'ici quelques jours sur le site web de l’atelier. Les sessions ne commenceront pas avant le printemps prochain.
« Après la période des fêtes de fin d’année, qui est toujours intense, je dois refaire une production. C’est pourquoi je redémarrerai les stages qu’à partir du mois de mars. Les inscriptions se font en ligne ou par téléphone. Pendant 2h, c’est une vraie immersion dans mon univers de potière. J’embarque mon groupe dans l’apprentissage des savoir-faire fondamentaux et toutes les étapes du modelage. L’été, en juillet-août, j’ajoute des stages les mardis et jeudi après-midi pour les vacanciers de passage. »
De quoi susciter l’envie d’utiliser chaque moule chez soi. En alliant tradition et modernité.
INFOS PRATIQUES
- Poterie artisanale G.Wehrling & Fille
- 64 rue de Haguenau - 67620 Soufflenheim
- Contact : Tél. 06 07 31 69 37 et poterie.wehrling@orange.fr
- https://www.poterie-wehrling.alsace/
- Magasin ouvert le lundi de 14h à 18h, le mercredi de 9h30 à 12h et le vendredi de 9h30 à 12h et de 14h à 18h. Les samedis sur rendez-vous. Horaires week-end et jours fériés à vérifier sur le site internet. Possibilité de venir sur RDV en les contactant 24h à l'avance.
Auteur : Florian Dacheux
A propos de l'auteur
Trentenaire basé en banlieue parisienne, Florian navigue dans le monde des médias depuis 2005. Des bases du métier appris en presse quotidienne régionale à Avignon, il a connu une expérience de correspondant à Barcelone, le reportage en radio depuis Marseille, ou encore l’édition numérique dans diverses rédactions parisiennes. Freelance depuis 2015 en tant que reporter et rédacteur pour la presse magazine et digitale, il réalise différents types de sujets de société. Florian anime également des ateliers d’écriture et pratique la photographie.
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