Du 20 au 28 aout aura lieu la cinquième édition de Stras’Orgues, consacré aux musiques d’orgues. Une trentaine d’événements pour ce festival unique où l’orgue se mélangera avec les arts visuels, la danse, l’œnologie, le cinéma, les visites guidées... Batorama s’associe cette année à cette manifestation musicale pour un événement insolite le 27 août. Découvrez une programmation variée qui montre la richesse et la multiplicité de cet instrument.
Un instrument chargé d’histoire
Instrument complexe, l’ancêtre des orgues existe pourtant depuis l’Antiquité, et s’est popularisé au Moyen-âge, jusqu’à nos jours. Cousin du clavecin et du piano, il a profondément changé au cours des siècles.
Ce n’est pas un hasard si la création du festival s’est avérée nécessaire pour la valorisation et la sauvegarde de ce patrimoine musical dans l’Eurométropole de Strasbourg. L’Alsace compte à elle seule plus de 1200 orgues sur 10 000 recensés en France. Damien Simon, organiste et directeur artistique de Stras’Orgues précise : « Chaque village ou presque a un, voire deux instruments, aussi à cause de la multiplicité des églises. Les villages ont à la fois une église protestante et une église catholique. L’histoire quelque part fait cette richesse organistique. Il y a aussi la tradition chorale qui est très forte, sans doute influencée par l’Allemagne proche… »
La ville de Strasbourg accueille une quinzaine d’orgues dans ses églises et certaines salles de spectacles, dont l’orgue Kern de la cathédrale. Au 18e siècle, ce fut aussi la résidence d’André Silbermann, grand facteur d’orgues (artisan spécialisé dans la fabrication, restauration et l’entretien de cet instrument), et de sa famille, initiant ainsi une longue tradition de manufactures d’orgues en Alsace, telles que celle d’Eschau ou d’Haguenau. Le dernier orgue neuf date de 2006 et se trouve à la Cité de la Musique et de la danse à Strasbourg.
Plusieurs restaurations d’orgues ont eu lieu au cours de ces dernières années, et leur valorisation est un des objectifs de la manifestation, montrant ainsi une scène musicale vivante autour de cet instrument fascinant, qui permet, selon Claude Schneider, président de Stras’Orgues,
« de balayer quatre ou cinq siècles de musique ».
Populariser l’orgue
Stras’Orgues souhaite s’éloigner de cette image traditionnelle de l’orgue, en montrant qu’il n’est pas uniquement associé aux lieux de cultes et dans le cadre de concerts de musiques classiques. Il trouve sa place dans de nombreux domaines, dont les arts du spectacle, la peinture, mais aussi au cinéma. Cette année, le concept du festival se construit autour des nouveaux horizons et du mouvement. « L’orgue a un côté un peu immuable, qu’on peut interpréter comme statique. Le son est continu, j’ai donc pensé que le mouvement du pinceau, le mouvement du cinéma, le mouvement de la danse pouvaient rendre la musique d’orgue encore plus lisible et accessible pour les publics. » explique le directeur artistique de Stras’Orgues.
Le premier week-end, du 20 au 22 août sera l’occasion d’entendre l’orgue Gulliver au pavillon Joséphine, un orgue mobile venant de Nantes, « qui permet pour le public d’avoir un instrument proche de lui sous ses yeux, et pas au loin, sur une tribune tout en haut ». Des publics composés de « touristes, de strasbourgeois, de mélomanes et de passionnés de patrimoine » pourront ainsi assister à une multiplicité d’événements fin août.
Un parcours insolite
Le concert d’ouverture aura lieu le vendredi 20 août par le musicien Karol Mossakowski à la Cathédrale de Strasbourg. La programmation est conçue autour de récitals avec de jeunes talents et des artistes de renommée internationale dans les églises, de balades à pied et sur l’eau avec Batorama, de dégustations, de croisements avec les arts visuels (un dialogue entre Bach et Dante sera programmé le 24 août au Temple du Bouclier), mais aussi avec le chant grégorien, l’architecture, le cinéma (ciné-concert en clôture du festival le samedi 28 août à l’église Saint-Paul) et la danse. Les 21 et 22 août seront mis à l’honneur le tango, la danse baroque ainsi que la danse classique, avec la participation du ballet de l’Opéra du Rhin.
Des événements qui auront lieu dans la capitale européenne, mais aussi dans toute l’Eurométropole. Selon le président du festival, il y aura « plusieurs excursions dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin pour des dégustations viticoles et la visite d’une manufacture d’orgues, à des prix dérisoires. »
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D’un orgue à l’autre avec Batorama
Le vendredi 27 août aura lieu un événement inédit, en partenariat avec Batorama, qui sera en trois temps. Un court récital sera donné par Daniel Maurer, organiste et professeur au conservatoire de Strasbourg à 16h à l’Église Saint-Thomas. Suivie d’une promenade paisible sur l’Ill à 17h avec Batorama pour rejoindre l’église néoapostolique pour écouter un récital d’Anne-Gaëlle Chanon, organiste de renom. Un temps fort du festival puisque « la conception de départ de l’événement du 27 août c’est cet enchainement, afin de nous mener en bateau d’un orgue à l’autre. Ça rejoint cette idée de mouvement et ça montre au public une autre manière d’aller vers les orgues. » selon Damien Simon.
Une autre manière de voir la ville et de finir l’été sur une note agréable…
Infos pratiques
Du 20 au 28 août 2021 dans différents lieux de l’Eurométropole de Strasbourg
Programmation et réservations sur le site du festival : www.strasorgues.fr
et dans le chalet-boutique installé place du Château du 18 au 28 août 2021 de 11h à 18h
Lucie Bousquet
A propos de l'auteure
Formée à l’écriture et à la communication, Lucie a commencé dans les médias pour un magazine digital en Chine. Après quelques années dans la gestion de projets associatifs et artistiques, elle se lance en tant que rédactrice dans les domaines du tourisme et de la culture. En veille permanente sur l’actualité sociétale et culturelle, Lucie vit entre Strasbourg et Paris. Elle participe régulièrement à des projets collectifs autour de l’écriture et du numérique.