Quand le fluvial met à l’honneur les vignerons alsaciens 4/5

Batorama, en partenariat avec Alsace Destination Tourisme, poursuit tout au long de l’été ses dégustations de vin. Rencontre avec les vignerons du Domaine Weinzaepfel de Soultz-haut-rhin qui vous attendent dans notre boutique de Strasbourg le 24 juillet. 

Avec comme patronyme Weinzaepfel (wein signifiant vin et zaepfel faisant référence au bouchon), il aurait été dommage de ne pas pousser le bouchon plus loin. A Soultz, la vinification et la commercialisation du vin ont en effet été abandonnées depuis plusieurs années. Alors que Marc a hérité des vignes avant de s’installer en 1988, Loïc et Audrey, les enfants, ont décidé de prendre les choses en main il y a peu. Et avec brio.

Cathy, Marc, Audrey et Loïc dans les vignes de Soultz (© Weinzaepfel)
Cathy, Marc, Audrey et Loïc dans les vignes de Soultz (© Weinzaepfel)

C’est en effet dès 1899 que leur arrière-grand-père vinifie, en vendant ses petites productions au tonneau au plus offrant. Après s’être associé avec son fils, ils lancent la mise en bouteille et leur commercialisation, une activité ensuite mise de côté. En 1988, héritier de 3 hectares de vigne sur les plus beaux coteaux, Marc reprend la dynamique de son père et entreprend le travail de la vigne avec passion et exigence. Il est rejoint par sa femme Cathy en 1993. Ensemble, ils vendent alors leur production à une coopérative puis à des négociants pendant près de 20 ans. 

Nous sommes fin juillet 2019, peu avant le début de la crise sanitaire. Suite à la conjoncture, une baisse des prix s’observe alors que les charges augmentent en bio. Une situation qui pousse Loïc et Audrey à se lancer dans le grand bain après une brillante formation. Le premier, 26 ans, a obtenu une licence en droit et gestion au Cnam après un BTS en viticulture et œnologie à Rouffach. La seconde, 23 ans, vient d’achever un master en marketing et vente à Montpellier après un BTS technico-commercial en vins et spiritueux ainsi qu’un bachelor à l’Inseec de Beaune. Depuis 2019, ils ont pris le temps de tout reprendre à zéro concernant la vinification et la commercialisation. 

« On fait tout à la main pour garantir une qualité »

Dans les vignes depuis qu’il est haut comme trois pommes, Loïc a naturellement pris la responsabilité de la vinification. Quant à Audrey, elle s’occupe de toute la partie commerciale. Sous l’aide bienveillante de leurs parents Marc et Cathy toujours en charge des vignes.

Le vignoble du domaine Weinzaepfel
Un terroir de 12 hectares que le quatuor bichonne (© Weinzaepfel)

Face à eux, le terrain de jeu, des ceps de vignes âgés de 80 ans, est exceptionnel. Un terroir de 12 hectares étendu sur différentes parcelles que le quatuor bichonne sans autres employés. Pour ce faire, Loïc et Audrey ont dû investir en rachetant des vignes ainsi que du matériel tels que des fûts, des cuves inox ou encore un pressoir. 

« C’était notre rêve même si on savait que ça serait énormément de boulot en plus, confie Audrey. Notre philosophie, c’est de limiter le rendement pour privilégier la qualité des cépages. Ce que l’on cherche, c’est du petit volume. Nous ne sommes pas dans une logique d’expansion. On n’hésite pas à jeter pour augmenter la qualité vers des raisins beaucoup plus concentrés en sucre et en arôme. On fait tout à la main pour garantir une qualité. Nous travaillons selon des vendanges manuelles vraiment saines, pour limiter les intrants dans le vin. » 

Avec complicité et plaisir du travail bien fait, ils tiennent à respecter la biodiversité et le rythme des saisons au cœur d’une Alsace réputée pour son micro-climat particulièrement adapté. Outre le tri manuel des raisins, ces adeptes de la biodynamie utilisent le calendrier lunaire comme outil de travail quotidien. Ils sèment également des couverts végétaux. Ces couverts favorisent la concurrence en surface, ce qui oblige la vigne à descendre en profondeur pour aller chercher toute la splendeur du terroir. 

Une première récolte de crémants

Après une première récolte de crémants à l’été 2019, le Domaine Weinzaepfel a sorti une gamme de vins tranquilles illustrant les cépages principaux type Riesling, Gewurztraminer, Pinot Noir, Pinot Gris, ainsi qu’une cuvée d’assemblage, la cuvée Lolo. La famille, qui avance par pallier, vinifiera la totalité de la production en septembre. La commercialisation par vente en direct a quant à elle pu démarrer en avril. Ils ont par la suite inauguré le Domaine, les 3 et 4 juillet.

Alors que la cave, installée dans un ancien couvent datant de 1253, n’est plus vide, un caveau est par ailleurs en cours de construction. Un point de vente sur lequel Audrey souhaite s’appuyer pour aller au-delà de l’aspect purement commercial. 

« Quand ils viennent ici, je ne veux pas que les gens viennent seulement acheter. Ce que je recherche, c’est le contact, la convivialité, et expliquer tout ce qu’on fait dans les vignes. Que chacun passe un bon moment. A terme, pourquoi pas développer des gîtes et créer un vrai projet oenotouristique. »

« Des apéros gourmands avec des accords mets vins »

On comprend mieux pourquoi le Domaine Weinzaepfel a naturellement accepté la proposition de Batorama d’organiser une dégustation conviviale samedi 24 juillet à la boutique des amoureux du Rhin, et ce au pied de la cathédrale de Strasbourg. 

« J’ai toujours adoré l’événementiel et je pense que c’est important pour nous d’aller à la rencontre des gens en dehors de chez nous, ajoute Audrey. On va essayer de témoigner sur notre histoire, notre savoir-faire. On a déjà commencé à faire des apéros gourmands avec des accords mets vins. C’était très convivial. » 

Bien parti pour se faire un nom dans toute l’Alsace et au-delà, le Domaine Weinzaepfel sera certifié bio dès 2022. Une ambition cohérente pour ces passionnés qui redonnent vie à une terre d’exception.


Rendez-vous samedi 24 juillet de 10h30 à 18h à la boutique Batorama, place de la cathédrale à Strasbourg.

 

Auteur : Florian Dacheux

A propos de l'auteur

Trentenaire basé en banlieue parisienne, Florian navigue dans le monde des médias depuis 2005. Des bases du métier appris en presse quotidienne régionale à Avignon, il a connu une expérience de correspondant à Barcelone, le reportage en radio depuis Marseille, ou encore l’édition numérique dans diverses rédactions parisiennes. Freelance depuis 2015 en tant que reporter et rédacteur pour la presse magazine et digitale, il réalise différents types de sujets de société. Florian anime également des ateliers d’écriture et pratique la photographie.

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