Alors que le tout-routier montre ses limites à l’heure de la transition écologique, le secteur du fluvial dispose de nombreux atouts pour attirer une main d’œuvre qualifiée en quête d’authenticité. Du transport de marchandises au tourisme, les opportunités professionnelles ne manquent pas. Décryptage.
Entre les nombreux bateliers qui approchent de l’âge de la retraite et le regain d’intérêt des pouvoirs publics sur les atouts éco-responsables du fluvial, tout laisse à croire que les marins d’eau douce sont promis à un bel avenir. En pleine mutation, le secteur de la navigation fluviale se subdivise en deux grandes familles : le transport de marchandises d’une part, et le transport de passagers d’autre part. Deux familles où les opportunités d’emploi sont indéniables.
Le premier métier enseigné et pratiqué est celui de matelot. Omniprésent sur le pont, il touche aussi bien aux tâches courantes d’entretien qu’aux manœuvres d’amarrage et de guidage. Pour le devenir, l’idéal est le CAP de navigation fluviale qui permet de naviguer sur tous types de bateaux. Même si le bac professionnel éponyme a désormais davantage la cote.
Une profession à contre-courant des standards sédentaires
« Le CAP est actuellement en perte de vitesse par manque de candidatures car ce sont les mêmes conditions d’accès que le bac professionnel, explique François Manouvrier, le directeur du Centre de formations d’apprentis de la navigation intérieure (CFANI) au Tremblay-sur-Mauldre. La majorité des élèves préfère se diriger vers un bac professionnel, c’est en tout cas ce qui se passe chez nous ainsi que dans les deux autres lycées de Schiltigheim et Montélimar. »
Le plus souvent en alternance de la Seconde à la Terminale, les apprentis ont ainsi la possibilité de s’immerger totalement au coeur d’une profession à contre-courant des standards sédentaires. Mois après mois, ces derniers prennent goût à travailler dans un cadre agréable. Au fil de l’eau. Outre des cours d’enseignement général, ils suivent de nombreux cours de technologie professionnelle tels que la mécanique des moteurs marins, l’électricité et les techniques de la batellerie. Sans oublier les travaux pratiques en matelotage et manœuvre à bord d’un convoi-poussé école.
« Quand ils sortent de l’école, nos jeunes se lancent le plus souvent en tant que salarié dans une compagnie de navigation afin d’acquérir de l’expérience, puis au bout de cinq à six ans, ils finissent par se lancer en tant qu’artisan entrepreneur, poursuit François Manouvrier. Après l’étape matelot, ils grimpent progressivement dans la hiérarchie, pour terminer capitaine voire commandant. »
Des débouchés variés
Pour devenir artisan batelier à son compte, il est conseillé d’ajouter une formation en gestion d’entreprise telle que la Mention Complémentaire « transporteur fluvial » ou d’intégrer l’ISNI (Institut supérieur de la navigation intérieure), l’unique cursus supérieur dédié aux métiers de la navigation, du transport et de la logistique fluviaux.
Située à Elbeuf et Chalon-sur-Saône, cette école forme également des auxiliaires de transport de niveau bac+2 en comptabilité et droit. Alternée entre cours théoriques et pratiques à bord d’un bateau-école, la formation comptabilise un total de huit mois de stages en entreprise.
Alors que les promenades touristiques et autres croisières fluviales se sont considérablement développées ces dix dernières années et que le fret fluvial de marchandises se maintient bien, le secteur est ainsi en quête d’un personnel navigant de plus en plus qualifié et polyvalent.
Du projet Seine-Nord Europe, qui reliera d’ici 2027 le Bassin parisien à l’Europe du Nord-Est via le Nord-Pas de Calais, aux différentes expérimentations menées en matière de logistique urbaine interrégionale de Paris à Lyon en passant par Strasbourg, la filière garantit des débouchés variés. Sans oublier l’arrivée croissante des nouvelles technologies à bord des bateaux.
LES ECOLES
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Recueilli par Florian Dacheux
A propos de l'auteur
Trentenaire basé en banlieue parisienne, Florian navigue dans le monde des médias depuis 2005. Des bases du métier appris en presse quotidienne régionale à Avignon, il a connu une expérience de correspondant à Barcelone, le reportage en radio depuis Marseille, ou encore l’édition numérique dans diverses rédactions parisiennes. Freelance depuis 2015 en tant que reporter et rédacteur pour la presse magazine et digitale, il réalise différents types de sujets de société. Florian anime également des ateliers d’écriture et pratique la photographie.