En ce moment, et jusqu’au 23 février 2023, le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg nous transporte dans l’univers d’Alice au Pays des Merveilles à travers une exposition étonnante. Une scénographie enchanteresse, des peintures des plus grands noms du surréalisme et un univers onirique remplis d’animaux fantastiques, bienvenue dans le monde farfelu de Lewis Carroll et de ses amis artistes.
Depuis quelques semaines, le MAMCS, le Musée Tomi Ungerer (Centre International de L’Illustration) et la bibliothèque André Malraux se sont associés pour offrir aux visiteurs une triple exposition comme on en voit peu à Strasbourg.
Aujourd’hui, on vous présente l’exposition du Musée d’Art Moderne, l’une des expos les plus originale de ces dernières années.
Intitulée SurréAlice, l’exposition du Musée d’Art Moderne met en avant l’œuvre de Lewis Caroll, l’auteur (entre autres) d’Alice au Pays les Merveilles, ce livre que l’on ne présente plus.
À travers plusieurs salles à la scénographie étonnante, celle-ci met en avant la diffusion de l’œuvre de l’artiste chez les surréalistes, en France et dans toute l’Europe des arts et des lettres.
À travers plus d’une centaine d’œuvres, de peintures, de photographies, de dessins, d’estampes, mais aussi collages ou d’éditions (couvrant la période allant de début 1900 jusqu’au début des années 1970), l’exposition nous emmène dans un monde entre rêve et réalité, mais surtout dans une exposition qui ne fait pas les choses à moitié.
Une exposition toute en douceur, en musique et en rêverie qui met l’accent sur la scénographie
Alors que l’on entre à peine dans le musée, une immense gueule de chat en papier mâché marque l’entrée de l’exposition, le visiteur s’engouffre alors dans sa gueule, une sorte de porte sur le monde de Lewis Carroll comme lorsqu’Alice entre dans le terrier dans le récit de Carroll.
Une fois à l’intérieur, nous pénétrons dans une salle en forme d’échiquier géant au plafond morcelé qui rappelle les univers de Dali, de Magritte, de Hans-Jean Harp, de Simon Hantaï et d’une bonne partie de la bande de surréalistes dont les œuvres sont rassemblées pour cette exposition.
Chaque salle qui se succède est un monde en soi, une œuvre à part entière dans laquelle sont exposées d’autres œuvres. Souvent, le visiteur observe l’ensemble de la pièce dans son ensemble pendant quelques longues minutes avant de poser son œil sur les tableaux, publications, animaux empaillées ou autres sculptures.
Un récit surréaliste qui questionne les notions d’imaginaire, de transgression et de lien entre le texte et l’image
En tout, ce sont quelque 30 artistes surréalistes qui exposent près 250 œuvres qui interrogent, chacune à leur manière, les notions de changement d’échelle, de passage entre le monde des humains et des animaux, mais aussi des notions telles que l’autorité et la transgression de celle-ci.
En fait, Lewis Carroll et son œuvre sont les points de départ pour questionner les notions de subversion et de liberté, et cette liberté s’exprime ici à travers l’art de représenter des figures animales, polymorphes ou anthropomorphiques.
Ces animaux imaginaires, ces lapins, ces tortues ou ces chats bien réels, se mêlent aux hommes aux têtes d’animaux dans un univers qui rappelle les rêves et l’imaginaire.
En fait, les artistes questionnent souvent l’inconscient et s’amusent à représenter chacun à leur manière, et le résultat est une promenade surréaliste qui passe de rêve en rêve où l’animal est omniprésent.
Entre univers coloré et mondes imaginaires, entre poésie et représentations animales, entre rêve et réalité, on se balade dans un univers suspendu qui incite à la rêverie et qui, à l’époque des surréalistes, a bouleversé le monde de l’art.
Auteur et photos : Pietronave Bastien